Comment aborder le sujet de la mort avec vos proches ?

À moins de travailler dans un milieu qui côtoie la mort régulièrement, les chances que vous en parliez chaque semaine sont bien minces. Les domaines de la santé ou le funéraire sont des secteurs qui sont confrontés à la mort de façon régulière. D’autres métiers, comme les policiers ou les pompiers ont des métiers où la mort est en arrière-pensée de façon fréquente. Le sujet devient plus « normal » et la discussion plus facile avec le temps. Lorsque nous n’y sommes jamais confrontés, le sujet est souvent plus difficile à aborder. Comment débute-t-on cette conversation ? Nous allons tous mourir, nous devrions donc tous en parler.

Aborder le sujet de la mort, selon moi, devrait toujours se faire avant qu’un évènement dramatique se produise. Parfois, lorsque les émotions sont trop fortes et la raison prend le bord. Lors d’un diagnostic troublant ou d’un accident majeur, la logique et l’émotionnel sont affectés. En parler à froid est souvent une bonne façon d’aborder ce sujet si tabou. Souvent les seules façons dont le sujet est abordé, c’est à la blague ; « À ma mort, vous ferrez le party à la cabane à sucre ! ». Cela fait en sorte que les proches ne savent aucunement les réelles volontés des gens. Beaucoup d’articles sont disponibles sur  comment expliquer la mort aux enfants. Malheureusement, peu d’aide s’offre à nous sur comment en parler à tous les autres.

Aborder le sujet

Premièrement, il faut choisir son moment. Pendant une annonce durant le Bye Bye, l’attention risque de ne pas être la meilleure. Choisissez un moment où seulement vos proches sont présents, surtout si c’est un sujet que vous n’avez jamais abordé. La nouvelle blonde de votre neveu de 17 ans n’a pas besoin d’assister à ce moment. Vous pouvez en parler de façon individuelle si cela vous rend plus à l’aise. Lors d’un souper en famille proche, le sujet est souvent plus facile à aborder.

Deuxièmement, il faut aborder le sujet délicatement. Souvent, une bonne façon d’entrer dans le sujet est de parler de fin de vie en général. Parler du fait que votre testament est à jour, que vous avez fait votre mandat en cas d’inaptitude peut faire une introduction en matière. La mort doit être abordée comme une discussion, pas comme une recette simple qui s’applique à toutes les sauces. Vous ne savez pas comment vous allez mourir, vos funérailles reflèteront votre départ également. Demandez à vos proches ce dont ils pensent avoir besoin. Ne leur imposez pas un choix qui pourrait nuire à leur processus de deuil. Vous ne serez pas là après votre mort, c’est ceux qui restent qui ont besoin de soutien et de rituels significatifs pour eux.

Écouter sans juger

Troisièmement, il faut faire preuve d’ouverture d’esprit dans ces discussions. Parfois, les gens nous parlent de leurs volontés en disant ce qu’elles croient que l’autre veut entendre. Il faut être capable d’en discuter ouvertement afin que tout le monde se sente respecté. Par exemple, certains disent « ne faites rien », car ils ont peur de déranger. La mort dérange de toute façon, et un deuil difficile causé par l’absence de rituels funéraires significatifs pour dire au revoir peut s’avérer pas mal plus dérangeant que des funérailles. Les rituels funéraires ont un aspect social très important, il faut être prêt à écouter l’opinion de tous. Chacun a sa propre vision de la mort et de ce qui devrait être fait suite à celle-ci. En discutant, on apprend à connaitre la vision et les besoins de nos proches.

Parler de la mort ne sera jamais facile

Malheureusement, il n’y a pas de recette magique pour aborder la mort avec vos proches. Il n’y a pas de recette magique pour régler rapidement un deuil non plus. L’écoute, la discussion et la préparation à notre mort certaine sont les seules choses possibles qui facilitent ce passage obligé. Avec l’arrivée des fêtes, les occasions de se réunir avec les proches sont multipliées, prenez quelques moments pour entamer cette discussion nécessaire. Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour vos proches qui auront un fardeau moins lourd à votre décès. Avoir le sentiment d’avoir fait ce dont tout le monde avait besoin et ce dont la personne décédée était d’accord avec peut aider le processus de deuil des gens qui reste.